Après une chirurgie mammaire, constater que la prothèse a bougé est évidemment une source d’inquiétude. Mais ce déplacement de l’implant est-il forcément grave ? Comment faut-il réagir dans ce cas et quelles sont les solutions possibles ?
Explications.
Pourquoi une prothèse mammaire peut-elle se déplacer ?
La pose d’un implant mammaire provoque naturellement la formation progressive d’une capsule fibreuse qui va venir entourer la prothèse et assurer son maintien par adhésion. C’est au cours des premières semaines post-opératoires que ce processus s’enclenche.
Dans certains cas, et sans que l’on puisse toujours l’anticiper, la capsule fibreuse n’est pas de bonne qualité et l’implant n’y adhère que difficilement. C’est ce qui explique que la prothèse puisse bouger dans sa loge. Ce phénomène se produit souvent au cours des premières semaines après l’intervention.
Il peut rester inexpliqué ou avoir des causes bien identifiées :
- choc sur le sein avant la formation de la coque, ou qui abîme la coque déjà formée.
- maintien insuffisant des seins après l’intervention : à cet égard, il est important de bien suivre les consignes de port du soutien-gorge de contention.
- suractivité au niveau des muscles pectoraux, avec une incidence sur la qualité de la coque.
Pour éviter ces déplacements à un stade précoce, il est donc très important de bien suivre les consignes de son chirurgien : c’est la garantie de la formation d’une coque prothétique de bonne qualité, qui maintiendra la prothèse en place.
Enfin, il faut savoir que certaines techniques opératoires exposent davantage à un risque de déplacement de la prothèse, comme celles qui impliquent une incision sous l’aisselle, et cela sans que le chirurgien puisse le prévoir.
Prothèse mammaire mobile : quand s’inquiéter ?
Il est tout à fait normal qu’une prothèse mammaire mette un peu de temps pour se placer harmonieusement.
Dans les premiers temps après l’intervention, il peut arriver que les deux seins ne soient pas parfaitement symétriques, ou que la surface cutanée ne soit pas parfaitement lisse. À ce stade précoce, la patiente est amenée à revoir son chirurgien pour les visites post-opératoires et les éventuelles inquiétudes peuvent donc être évoquées à cette occasion.
Plus à distance de l’intervention initiale, certains indices doivent attirer l’attention de la patiente et l’inciter à consulter rapidement :
- une différence de hauteur marquée et visible entre les deux seins.
- un sein qui semble affaissé ou qui tend vers le côté du torse.
- une forme peu naturelle : le déplacement d’un implant rond est généralement discret puisque même en cas de rotation, il conserve sa forme. Celui d’un implant anatomique (en forme de poire) est la plupart du temps plus visible, avec un aspect inhabituel du sein.
- un mamelon qui semble pointer anormalement vers le haut.
Déplacement de la prothèse mammaire : comment le traiter ?
Une consultation auprès du chirurgien permettra de vérifier s’il s’agit d’un véritable déplacement, grâce à un examen clinique et radiographique.
Si le déplacement de la prothèse est avéré, il n’existe malheureusement pas de solution médicale pour y remédier. Une intervention chirurgicale s’impose pour :
- repositionner l’implant correctement, quand c’est possible,
- le remplacer par une nouvelle prothèse.